Immersion sur l’immense plateau installé chez un éleveur de Montbazin pour la série Disney + « Les disparues de la gare ».
Une vieille Citroën noire Millésime dans un immense champ d’herbes hautes et au milieu une grande lavogne. Le terrain encaissé dans une cuvette verdoyante s’ouvre majestueusement sur la Méditerranée. Ce site exceptionnel sur le domaine du Mas d’Antonègre sur 600 ha à Montbazin, a été choisi pour le tournage de la série en six épisodes “Les disparues de la gare”.
Entre la fin des années 90 et jusque dans les années 2000, à Perpignan, dans le quartier de la gare, Tatiana Andujar âgée de 17 ans et plusieurs autres jeunes filles vont se volatiliser. Trois vont être retrouvées assassinées. Pendant 20 ans, trois enquêteurs vont traquer le tueur en série.
La série Disney + (sortie 2025) retrace cette affaire du point de vue des victimes et du combat de leurs familles pour la vérité. En particulier celle de Tatiana, dont le corps n’a toujours pas été retrouvé, alors que le tueur de plusieurs victimes, Jacques Rançon, a été condamné. Mélanie Doutey interprète la mère de la jeune fille, Marie-Josée Andujar et Patrick Timsit, incarne Félix Sabueso, un enquêteur hors circuit, rappelé sur cette affaire hors normes.
Après trois semaines de tournage à Perpignan en avril dernier, la caravane de tournage a posé ses projecteurs dans l’Hérault au mois de juin. Entre Montpellier, Sète, Balaruc et Montbazin (lire ci-dessous). Ce jeudi 12 juin, la journée est consacrée à plusieurs scènes d’extérieur, dont une reconstitution de scène de crime près d’un corps de ferme, dans un décor bucolique.
Trois mois de tournage entre Perpignan et Sète, avec un casting quatre étoiles
Le tournage de la série Disney + touche à sa fin. Il a duré presque trois mois. Après Sète, Montpellier et Montbazin, les acteurs ont fait une dernière étape à Balaruc pour filmer des scènes au bord de l’étang. Après trois semaines à Perpignan entre mars et avril, les équipes de la série ont choisi l’Hérault, notamment pour certaines ambiances extérieures.
Le département était aussi stratégique pour les producteurs. « C’était bien placé par rapport aux nombreux studios présents dans le département grâce aux séries comme DNA. Il y avait pas mal de techniciens », indique Jeanne Granveaud, la directrice de la production. Début avril, ces derniers avaient investi le Pub chez Maryse et Lulu à Sète, pour réaliser des scènes en décor vintage 90 avec Patrick Timsit qui incarne un policier dans l’histoire. Au casting, Mélanie Doutey qui joue le rôle de la maman de Tatiana, Hugo Becker, un policier comme Patrick Timsit, Camille Razat (Emily in Paris) et Kévin Azaïs. Enfin, Ludovic Berthillot interprétera Jacques Rançon, le tueur de la gare.
« On a dû recréer beaucoup de décors des années 90 »
Jeanne Granveaud, la directrice de la production nous guide sur le plateau. Elle évoque l’un des challenges du tournage : « Notre série commence en 1997, donc on a dû recréer beaucoup de choses, comme le commissariat de Perpignan, les costumes, les voitures de police. Les meubles ont parfois été chinés à l’étranger. On a écumé les ressourceries, les vide-greniers, fait appel à des professionnels spécialisés ».
Sous un soleil déjà écrasant, devant la caméra, l’acteur Kévin Azaïs, qui interprète l’un des policiers. À quelques mètres sous une tente noire, entourée de techniciens contenus au silence, Virginie Sauveur la réalisatrice est en ébullition, derrière son moniteur (lire ci-dessous).
La réalisatrice Virginie Sauveur : « Cette série peut peut-être faire bouger les choses »
Comment avez-vous vécu ce tournage ?
C’est le plus long de ma vie. Je réalise les six épisodes de la série. J’avais fait une mini-série déjà pour Arte qui s’appelait “Virage Nord” (un faits divers dans l’univers du football, NDLR). Là on tourne 72 jours sans pause. La responsabilité la plus forte sur ce projet, c’était envers la famille de Tatiana Audujar. Ils ont accepté que l’on utilise leurs vrais noms et prénoms. Pour Tatiana Andujar, qui a disparu depuis 1995, il n’y a toujours de réponse (le dossier a été transmis au pôle cold case de Nanterre). Cette série peut peut-être faire bouger les choses. En tout cas pour que l’on n’oublie pas Tatiana.
Qu’est-ce qui vous a incitée à accepter ce projet ?
Je suis passionnée de faits divers. Je suis même obsédée par ça. Je regarde tous les Faites entrez l’accusé, les Compléments d’enquête, etc. Je m’intéresse aux personnages lambda qui font des choses monstrueuses. Comme dans l’affaire Johnattan Daval. Comprendre comment d’un coup, on commet l’horreur. Rançon (tueur en série condamné dans l’affaire des disparues de Perpignan), la misère psychique est au cœur de sa personnalité. Cette série raconte aussi l’évolution de la police. On balaye une période qui va de 1998 à 2014. Entretemps, il y a eu l’ADN, les progrès du SRPJ. Il n’y avait qu’un seul ordinateur au début. Donc on voit comment la modernité est entrée dans les commissariats.
Et puis on a aussi une héroïne policière dans un monde masculin, assez misogyne qui va réussir à se faire accepter par le groupe.C’est une affaire où les flics patinent mais ils s’engagent jusqu’à parfois perdre leur vie de famille. Ils auront beau chercher, parce qu’ils vont parcourir la France, ce n’est qu’avec l’ADN qu’ils trouveront Jacques Rançon. Alors qu’ils l’avaient déjà interrogé.
Comment vous êtes vous documentée sur l’affaire ?
Je la connaissais déjà par cœur. Mais quand j’avais regardé les premiers Faites entrer l’accusé, Rançon n’était pas encore dans les radars. Cette affaire c’était le triangle de Bermudes. Tout le monde pensait que c’était Andres Avelino Palomino Barrios le coupable, mais non. Il aurait pu y avoir une erreur judiciaire potentielle.
Comment on aborde une histoire aussi lourde pour une plateforme comme Disney + ?
On ne travaille pas comme pour Arte ou Canal +. On fait du divertissement avec une histoire vraie, un fait divers terrible, c’est un challenge.
Une équipe de repéreurs
« J’arrive plus à m’arrêter ! C’est beau ce regard-là sur Kévin », lâche-t-elle après la prise. C’est dans la boîte. Franck Martins rend son arme et son insigne auprès d’un accessoiriste. Lui, c’est un vrai flic, ancien de la PJ de Lille, à la retraite depuis 2022, devenu conseiller technique police sur les séries. « J’ai commencé sur HPI, depuis j’en ai fait quelques autres. Et parfois on me donne un petit rôle ». Il est presque 15 h, l’heure de déjeuner. L’après-midi, les caméras seront installées dans la bergerie, où se reposent en général les brebis du propriétaire Richard Saltel. « C’est grâce à notre équipe de repéreurs que l’on a trouvé l’endroit, confie Jeanne Granveaud. On nous propose des sites pour le décor et la réalisatrice vient voir et elle choisit. Là on est vraiment tombés sous le charme de ce décor de citerne naturelle, à notre première visite en octobre 2023. Mais il ne fallait pas que cela impacte trop l’activité du propriétaire qui a un élevage ».
« J’ai une chance inouïe »
Richard Saltel élève un cheptel de 900 bêtes sur ces terres. Il reçoit régulièrement des tournages.« J’ai eu la chance de connaître quelques acteurs comme Gérard Lanvin ou de manger avec Romane Bohringer. Elle est d’une gentillesse incroyable. Je voyais ces personnes aux César. J’ai donc une chance inouïe ». Il reçoit du beau monde depuis le Covid. « DNA a tourné six jours. C’était énorme. Ils voulaient une scène dans une grotte. J’en ai une. Mais ils ont décidé finalement d’en créer une fausse ! » L’éleveur collectionne désormais les anecdotes sur le 7e art : « Je les ai vu fabriquer un caillou en polystyrène. J’y ai vraiment cru! Sur le tournage de DNA, la production avait repéré mon 4X4. Je leur ai proposé de le nettoyer, ils m’ont dit “surtout pas”! En janvier dernier, pour “Balle perdue”, ils ont fait voler un hélicoptère, c’était vraiment tip-top ! »
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