Chantier de la passerelle de la gare de Vannes : les questions qui se posent

C’était un week-end coché de longue date sur les tablettes de l’Agglomération de Vannes. C’est elle qui coordonne le chantier du pôle d’échange multimodal. La pose de la passerelle, qui permettra de relier le nord au sud de la gare en enjambant les voies de chemin de fer, était calée pour le week-end du vendredi 1er, samedi 2 et dimanche 3 novembre. L’ampleur des travaux est telle que l’arrêt de la circulation des trains était prévu à ces dates depuis un an. Objectif : permettre aux trois tronçons de l’élément majeur du futur pôle d’échange multimodal de prendre leur place. L’Agglomération avait choisi de faire de cet imposant chantier une fête à destination du public, avec spectacles et animations.

« Des tests supplémentaires »

Mais le rendez-vous a tourné court : le vendredi vers 18 h, l’Agglo annonce la suspension des opérations, d’une phrase : « Le groupement d’entreprises a demandé de surseoir à la pose des travées de la passerelle pour bénéficier de tests supplémentaires », a expliqué David Robo, président de Golfe du Morbihan Vannes Agglomération (GMVA). Il évoque alors une « poursuite des opérations le week-end prochain », de nuit, sans interruption de trafic ferroviaire.

Quelles raisons ont poussé à cet arrêt brutal ? Cinq jours après et malgré nos questions, aucune explication technique n’a été avancée et la confirmation d’une pose pour cette fin de semaine n’est pas arrivée.

D’où vient le problème ? Vers 14 h, vendredi 1er novembre, c’est le premier tronçon de la passerelle qui devait être gruté. Changement de programme : à 15 h, ce sont des escaliers qui s’élèvent dans les airs et rejoignent l’un des deux quais centraux. Trois heures plus tard, le deuxième escalier atteint à son tour son quai. C’est l’heure à laquelle la deuxième travée de la passerelle aurait dû être posée. Après cette opération, tombe l’annonce de la pause impromptue du chantier. Sans qu’aucun des trois tabliers, donc, n’ait quitté sa zone de stockage, côté rue de Strasbourg.

Que s’est-il passé ? Pourquoi les escaliers, qui serviront de support pour la passerelle de 255 tonnes et de 62 mètres de long, ont-ils été posés si tardivement ? Les riverains du chantier attentifs avaient assisté, en début de semaine, à de précédents levages de ces deux escaliers. « Ils les ont positionnés deux ou trois fois », témoigne un habitant.

Contactée à plusieurs reprises, l’Agglomération répète que « les entreprises finalisent des contrôles », avant de communiquer. Quels contrôles ? Sur quels éléments ? Même silence du côté de Bouygues, en charge de l’organisation et du suivi des travaux. Déjà, la semaine dernière, un flou s’était fait ressentir dans la communication.

Ce week-end ?

La question principale à l’heure où nous écrivons ces lignes est de savoir si le chantier se déroulera bien le week-end prochain, comme annoncé vendredi. L’imposante grue est toujours sur place. Vendredi, le président de l’Agglomération assurait qu’elle devait rester sur le chantier vannetais jusqu’au lundi 11 novembre.

Si les conditions sont réunies, la circulation des trains ne pouvant être interrompue de nouveau, le chantier ne pourra s’opérer que sur des heures sans passage : de minuit à 4 h 30 du matin. Des fenêtres trop courtes pour poser en une seule fois les trois tronçons. Une douzaine d’heures avaient été envisagées pour réaliser la pose des trois travées. Entre chaque levage, « plusieurs heures seront nécessaires pour reconfigurer la grue et adapter les contrepoids », expliquait l’Agglomération avant les grandes manœuvres.