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« Un établissement qui aura plus de couverts à lui tout seul que tous les bars et restaurants de Clisson réunis, forcément, ça aura un impact ». Au Québreizh, à côté de la gare, on ne se demande pas si l’ouverture de la brasserie XXL du Hellfest prévue pour début 2025 à Clisson (Loire-Atlantique) aura des conséquences sur la vie du centre-ville ou non, mais bien jusqu’où iront ces répercussions.
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« Est-ce que quelqu’un a mesuré l’impact économique pour nous autres ? », questionne Loïc Hamon, le cogérant, qui y voit là un parallèle regrettable avec ce qu’il connaît des problématiques qui se posent outre-Atlantique, lui qui a passé l’essentielle de sa vie en Amérique du Nord.
Aux États-Unis, on voit des commerces se concentrer sur de grands axes routiers et des centres-villes mourir. Là, entre la zone commerciale autour du Leclerc qui grandit fortement d’un côté et le Hellfest qui lance ce gros projet de l’autre, il y a de quoi se poser la question d’un point de vue macroéconomique.
D’autant plus après des années compliquées pour les bars et restaurants entre la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et l’inflation qui en a découlé. « Tout le monde vient de se remettre, ça serait bien de nous laisser une petite chance », glisse-t-il.
« Bouffer la part des autres »
Plus bas, près de la Sèvre, la gérante du Café des Cordeliers accuse elle aussi un peu le coup. D’autant qu’elle n’est déjà pas fan de ce que le Hellfest impose comme adaptation le temps du festival. « Les inconvénients, on les subit déjà pendant une semaine en juin avec les jours de livraison qui sont décalés sans pour autant profiter du flot des festivaliers qui ne passent pas par le centre avec les navettes. D’autant plus qu’il y a une telle offre de restauration sur le site qu’ils n’ont aucun intérêt à venir jusqu’ici quand ils y sont. Et là, maintenant, avec ce que l’on sait de l’ouverture de cette brasserie à l’année, on a l’impression qu’il n’y a aucune complémentarité avec nous autres. C’est vraiment l’intention de la direction qui me dérange », expose Elodie Poirier.
La gérante du bar connu pour son offre de bières et qui fait aussi des soirées-concerts, voit l’arrivée de cette brasserie comme « un rouleau-compresseur » :
Là, pour moi, il ne s’agit pas de faire grossir le gâteau mais de bouffer la part des autres.
Reste qu’elle espère maintenant que la municipalité fera ce qu’il faut pour les soutenir. « Le minimum serait qu’il y ait un panneau au niveau du rond-point de la guitare pour indiquer le centre-ville. On ne peut pas enrichir un secteur de Clisson et en appauvrir un autre ».
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« Il y a de la place pour tout le monde »
A La Villa Toto au contraire, on voit plutôt cette ouverture d’un bon œil. « C’est une grosse machine qui va amener beaucoup de flux et notamment des gens de l’extérieur qui ne seraient peut-être pas venus à Clisson autrement », estime Anthony Milon, le propriétaire-gérant de ce bar-brasserie de la place Saint-Jacques qui compte 80 couverts. D’autant que pour lui, qui est ami avec les membres du Hellfest productions et partenaire du festival, « il y a de la place pour tout le monde » :
La brasserie du Hellfest va proposer quelque chose que l’on ne fait pas nous, avec une capacité de très grandes tablées. Donc ça ne m’inquiète pas, on va continuer à faire ce que l’on sait faire.
« Il faudra rester attractif »
Pas loin de lui, au Central, le discours n’est ni blanc ni noir. Frédéric et Corinne Marcilhac, le couple de cogérant, oscille entre crainte et expectative.
Ça peut avoir des conséquences négatives comme positives en termes de fréquentation sur nos établissements du centre-ville. Tout dépendra des prix qu’ils pratiqueront parce qu’une brasserie, c’est très large. Ce que l’on se dit dans tous les cas, c’est qu’il faudra rester attractifs.
Finalement, seul le temps dira si l’arrivée de cette grosse machine est plus une locomotive ou un rouleau-compresseur.
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