Comment prouver que l’on est bel et bien vivant quand l’administration française vous déclare… mort ? C’est la mésaventure subie depuis plus d’un mois par Augusto Gomes, qui est arrivé en France en 2002 de Guinée-Bissau et qui réside actuellement à Senlis.
Tout démarre avec le renouvellement de sa carte professionnelle. Opérateur vidéo à la gare du Nord, il est tenu d’actualiser tous les cinq ans une habilitation auprès du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS). « Ma demande précédente remontait au 28 juin 2019 et je n’avais rencontré aucune difficulté. » En revanche, celle effectuée le 7 juin 2024 se heurte à un refus sans appel.
« L’intéressé a fait un usage frauduleux d’un document authentique. »
Le motif ? « Après vérification, il apparaît que le titulaire de la carte de résident est décédé depuis plusieurs années », mentionne la décision prise par le CNAPS, le 9 juillet. Et cette autorité indépendante d’en déduire : « L’intéressé a fait un usage frauduleux d’un document authentique. »
Ce courrier est un véritable couperet. Dans la foulée, Augusto Gomes perd son emploi. Embauché depuis juillet 2009 par la société de services Atalian, spécialisée notamment dans le recrutement d’agents de sécurité pour les gares et les aéroports, il reçoit ses indemnités de licenciement avec son dernier bulletin de salaire. Au-delà, c’est son séjour en France et celui de sa famille qui peuvent être remis en cause.
Il s’agirait d’une erreur informatique. Il y aurait eu une confusion lors de la saisie des codes. Les personnes qui en étaient chargées seraient aujourd’hui à la retraite
Augusto Gomez écrit au ministère de l’Intérieur, sollicite l’aide du député Éric Woerth et finit par avoir un rendez-vous à la préfecture mardi 13 août. Contactés par le Courrier picard, les services de l’État dans le département évoquent « une anomalie » dans le fichier national dans lequel l’intéressé était déclaré décédé et écarte tout soupçon de fraude à son égard.
« Il s’agirait d’une erreur informatique, croit avoir compris de son côté Augusto Gomes. Il y aurait eu une confusion lors de la saisie des codes. Les personnes qui en étaient chargées seraient aujourd’hui à la retraite. » L’ex-agent de sécurité n’en est pas moins contraint de démontrer son existence : « J’étais là, avec ma femme et mes enfants. J’ai apporté mes fiches d’imposition, mes payes, tous les documents utiles pour prouver que je suis bien vivant. »
« Je vais être ressuscité »
La préfecture de l’Oise l’assure qu’il va pouvoir retrouver ses droits et se présenter dès lundi 19 août au service des titres de séjour de Creil afin de récupérer un récépissé, un document qui enregistre sa nouvelle demande de carte de résident. « Je vais être ressuscité, commente pince-sans-rire Augusto Gomes. Avec cette nouvelle carte, je vais pouvoir récupérer ma carte professionnelle. »
Sollicité par nos soins, son ancien employeur est prêt à réétudier la situation. « Atalian ne fera aucune difficulté pour réemployer Augusto Gomes si sa situation administrative est clarifiée. À lui de se rapprocher de l’entreprise », précise Carol Rambon, de la direction des ressources humaines. Récépissé en main, l’ex-agent de sécurité devrait pouvoir reprendre le cours de sa vie. « Cet épisode m’amuse et me désole tout à la fois. »
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