Quatre sites retenus pour les quatre départements bretons. La Fondation du patrimoine dévoile ce lundi 2 septembre les 100 projets sélectionnés en France pour le Loto du patrimoine. Ces sites bénéficieront du soutien financier de la 7ᵉ édition de cette offre de jeux lancée ce lundi. Le montant de la dotation de chaque site sera annoncé en fin d’année. Voici les sites retenus en Bretagne :
L’église Saint-Laurent, à Saint-Laurent (Côtes-d’Armor)
Bâtie à la fin du XIVe siècle par l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, l’église Saint-Laurent est un joyau du patrimoine de Saint-Laurent. L’édifice est bâti en surélévation et entouré d’un mur d’enceinte « sur toute sa périphérie, qui constitue l’enclos paroissial, autour duquel convergent toutes les routes, explique la Fondation du patrimoine dans un communiqué. L’église possède de nombreux éléments de décor exceptionnels : un porche gothique avec remplages, le lambris de la nef représentant des scènes de l’Ancien Testament et de la vie des saints annotées en breton (1859-1867), un clocher mur du Trégor de style Beaumanoir. Plusieurs éléments mobiliers sont protégés au titre des monuments historiques : un retable du XVIIe s., un bas-relief en albâtre du XVIe siècle représentant le baiser de Judas, et un christ en croix du XVe s. en bois polychrome. »
Grâce à l’argent récolté via le Loto du patrimoine, la commune de Saint-Laurent espère rouvrir l’église au public depuis 2022 pour y organiser à nouveau des cérémonies religieuses, et notamment la fête patronale de Saint-Laurent. Il faut pour cela consolider la charpente qui menace de s’effondrer.
Le jardin Georges Delaselle, sur l’île de Batz (Finistère)
C’est un assureur parisien, Georges Delaselle, tombé sous le charme de l’île de Batz en 1897, qui y créé un jardin exotique. « Passionné de végétaux exotiques« , il s’étonne de la présence « de nombreux végétaux rares en provenance des quatre coins du monde et acclimatés par les marins de l’île« , explique la Fondation du patrimoine dans un communiqué. Mais à sa mort, le jardin est abandonné, puis restauré à la fin des années 1980 « par une équipe de passionnés qui se constitue en association. En 1997, le Conservatoire du Littoral devient propriétaire du site pour protéger ce jardin magnifique qui obtient le label ‘Jardin remarquable’ en 2006.«
Mais dans la nuit du 1er au 2 novembre 2023, le jardin subit des dégâts considérables. La tempête Ciaran détruit quasiment la totalité de la barrière boisée constituée de quelque 300 cyprès. Des travaux urgents de « sécurisation du site sont nécessaire afin de reconstituer la barrière boisée et protéger le site« .
L’ancien presbytère d’Irodouër (Ille-et-Vilaine)
Il s’agit du plus haut bâtiment en bauge construit en Bretagne. « L’ancien presbytère d’Irodouër est un édifice tout à fait remarquable et unique en Bretagne que la commune souhaite restaurer pour y installer un projet multiculturel« , explique la Fondation du patrimoine dans un communiqué. Situé à proximité de l’église Saint-Pierre dans le centre-bourg d’Irodouër, cet édifice a été construit en 1860, en même temps que l’église, en bauge. « Cette technique constructive à base de terre crue et de fibres végétales est typique des constructions traditionnelles rurales du bassin rennais« , poursuit le communiqué.
Inoccupé depuis 2009, « des travaux de réhabilitation sont aujourd’hui nécessaires pour donner à l’ancien presbytère une seconde vie« . La commune souhaite qu’un projet multiculturel s’y implante (médiathèque, salles d’association, espace de coworking, musée, espace intergénérationnel, de rencontre). Le parc de 3000 m² et son ancienne serre « donnent matière à explorer des pistes de valorisation dans la continuité du premier projet (jardins partagés, transmission des savoirs, culture de la terre, parcours sensoriel…)« .
L’ancienne gare de Pontivy (Morbihan)
« La gare de Pontivy tient une place singulière dans l’histoire ferroviaire bretonne. Construite en 1864 par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, elle s’inscrit dans la continuité d’un vaste projet de modernisation initié au début du XIXe siècle par Napoléon Bonaparte, visant à faire de Pontivy l’un des grands carrefours de la Bretagne« , explique la Fondation du patrimoine.
« Edifice emblématique du patrimoine napoléonien de la ville, la gare conserve sur l’un de ses pignons le souvenir du temps où Pontivy portait le nom de Napoléonville. » D’abord positionnée comme terminus de la ligne de chemin de fer venant d’Auray, elle devient ensuite une étape intermédiaire et centrale de l’axe ferroviaire Saint-Brieuc-Auray qui relie les côtes nord et sud de la Bretagne.
Rachetés en 2017 à la SNCF « par un propriétaire privé passionné de chemin de fer, les bâtiments de l’ancienne gare de Pontivy reprennent vie peu à peu, le propriétaire ayant la volonté d’en faire un lieu d’échanges et de rencontres, ouvert à tous« . Aujourd’hui, les travaux concernent la restauration à l’identique des quatre façades de la gare.
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