Les anciens temples
Les sites d’Harappa, de Mohenjo-Daro et de Lothal, dans la vallée de l’Indus (l’actuel Pakistan) témoignent avec évidence d’un urbanisme élaboré. La civilisation Harappa, la première grande civilisation remonte à 2500 ans avant J.-C. Mais les débuts de l’architecture indienne datent de l’apparition du bouddhisme en Inde, sous le règne d’Ashoka et de la construction des monastères bouddhistes. L’architecture bouddhiste fut prédominante pendant plusieurs siècles et il reste peu de vestiges de temples hindous datant de l’Antiquité. Parmi les chefs-d’œuvre de l’architecture et de l’art bouddhistes, citons d’abord le grand stupa de Sanchi. Les temples-grottes creusés dans la roche d’Ajanta (Ajanta Caves) font partie des plus beaux sites du Maharashtra. Classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, la trentaine de monuments rupestres est un chef d’œuvre de l’art bouddhiste dont la construction a débuté deux siècles avant notre ère. En observant ces peintures et ces sculptures très expressives, accrochées au bord de la falaise, on a le sentiment que le site avale son environnement naturel tant il est mis en valeur par ce dernier.
On peut classer les différents types d’architecture en quatre périodes, correspondant aux principaux royaumes qui s’y sont succédé au cours des siècles.
Pallava (600-900). À Ellora, en Inde occidentale, les hindous ont ajouté, à ce qui avait été autrefois des grottes bouddhistes, de nouveaux temples et sculptures, chefs-d’œuvre culminant dans le majestueux temple de Kailâsanâtha (Kailāsa), bâti sous le règne de Krishna Ier (757-773) dans l’État du Maharashtra. Le temple fait partie d’un vaste ensemble de grottes monolithiques (Ellora Caves), creusées dans la paroi d’une haute falaise en basalte. Prouesse architecturale dédiée à Shiva, cet ensemble de constructions est une reproduction de la demeure du dieu suprême de l’hindouisme située au Tibet, le Mont Kailash. Pour ériger ce spectaculaire temple hindou qui s’étend sur 2 km², 400 000 tonnes de roches furent creusées. Près de Mumbai, les grottes d’Elephanta et de Jogeshvari qui datent du VIe siècle abritent des temples rupestres également dédiés à Shiva. Avec la consolidation des royaumes hindous, l’école d’architecture hindoue du sud est de plus en plus abondante. Architecture et sculpture religieuse deviennent indissociables. Les ouvrages les plus accomplis des Pallava sont les temples de Kanchipuram et de Mahabalipuram taillés dans la roche. Datant du VIIe siècle, l’œuvre majeure du site de Mahabalipuram s’appelle l’ascèse d’Arjuna (Arjuna’s Penance), spectaculaire bas-relief de 27 m de long sur 9 m de haut, également connu sous le nom de Descente du Gange. Ce trésor de l’art antique indien, sculpté sur deux rochers représente différentes scènes du quotidien ainsi que des épisodes de la mythologie hindoue. Au centre, des nagas (créatures mythiques, moitié hommes et moitié serpent) pénètrent une crevasse naturelle, autrefois remplie d’eau, représentant le Gange. Sur la gauche, on découvre Arjuna (héros du Mahabharata), debout sur une jambe, bras au-dessus de la tête qui pratique une longue ascèse. Après un combat, Arjuna s’incline devant le dieu suprême. Shiva aux quatre bras lui accorde alors le Pasupata, son arme la plus puissante qui doit le rendre invincible. L’ancienne cité possède d’autres trésors comme le Shore Temple (Temple du Rivage), les Pancha Rathas et Vaanirai Kal, la boule de beurre de Krishna (Krishna’s butter ball Garden), un gigantesque rocher sphérique de granit qui défie la gravité et tient par magie en équilibre sur une petite colline. Datant de la même époque, le Kailasanathar Temple à Kanchipuram est un complexe culturel avec une tour sanctuaire et un mandapa (salle à colonnes précédant le sanctuaire).
Chola (900-1150). Grâce à leurs nombreuses conquêtes, les Cholas ont profité de leur richesse pour bâtir de robustes temples de pierre et des sculptures en bronze de toute beauté. Mais ils ont également construit des hôpitaux et des édifices publics. Les sanctuaires ont des tours pyramidales élevées, couronnées de toits en forme de coupole. Des sculptures et des peintures ornent les murs. Les sculptures de bronze de cette période sont les plus belles de l’Inde du Sud. Elles sont délicatement modelées en pièce unique par les artisans qui employaient la technique de la cire perdue représentant Vishnu ou Shiva. On retrouve souvent Shiva sous la forme vénérée du seigneur de la danse Natajara.
Thanjavur, (Tanjore) la capitale fondée par le roi chola Rajaraja Ier reste indissociable du temple de Brihadeeswara. Il fut construit entre 1003 et 1010 sous l’autorité de Rajaraja Ier dont l’empire englobait le sud de l’Inde et ses régions limitrophes et qui exigeait un temple royal à l’image de sa puissance. En granit, sa structure est complexe et à l’inverse de la plupart des temples de la région, celui-ci est peint en couleurs. Le mur qui entoure le temple est couronné par de nombreux nandis (taureau sacré) incroyablement beaux avec de minutieux détails. À l’entrée, se dresse l’une des plus grandes et admirables statues de nandi du pays. Sculptée dans un seul rocher, elle pèse 25 tonnes. Le temple de Brihadeeswara est dédié au dieu Shiva. Sur les fresques, on y voit Shiva représenté dans 108 postures différentes de danse classique indienne. Brihadeeswara doit surtout sa renommée à son vimana, le plus grand du monde avec ses 66 mètres de hauteur. De base carrée, il est entièrement construit en roches et se dresse telle une pyramide au-dessus du sanctuaire. Le gopuram (tour d’entrée) est couronné par un granit monolithique Kumbam (une pierre angulaire) de 80 tonnes qui témoigne du savoir-faire des bâtisseurs de l’époque.
Hoysala (1100-1350). Les temples érigés sous les rois Hoysala ont des plans compliqués, avec de nombreux éléments en saillies. Les sculptures, le plus souvent en chlorite, se distinguent par une précision remarquable. Les colonnes sont tournées ou à faces multiples. Les temples de la période Hoysala témoignent du génie des roi-bâtisseurs Hoysaliens. Les temples de Belur, Halebid et Somnathpur ou encore Sringeri en sont de merveilleux exemples. A Belur, le temple Belur Chennakesava (beau Vishnou) fut érigé à partir de 1117 sur les ordres du roi Vishnuvardhan tel le symbole d’une victoire importante sur les Cholas. Les travaux ont duré un siècle. Comme pour tous les temples Hoysala, celui-ci repose sur un un jagati, une plate-forme en forme d’étoile. On pénètre dans la cour par un gopuram. De style dravidien, ce sont les rois vijayanagar qui l’ajoutèrent ultérieurement. Deux piliers s’élèvent dans cette cour, l’un d’entre eux est surmonté d’un Garuda (créature mi-homme mi-oiseau de la mythologie hindoue) d’une grande finesse. Au centre, on découvre le sanctuaire principal, toujours en activité, dédié au dieu Vishnou. L’accès se fait par le mandapa (hall) dont les piliers tournés sont remarquables de délicatesse. Après le règne des Hoysala, à la fin du XIIIe siècle, cette tradition architecturale a été interrompue par des raids musulmans. La construction de temples monumentaux a repris plus tard, sous l’empire vijayanagara.
Vijayanagara (1350-1565). Au XVIe siècle, pratiquement toute l’Inde du Sud fait partie de l’empire vijayanagara. Le fait caractéristique de cette période est le développement des complexes de temples : des séries concentriques de murs de clôture rectangulaires avec des gopuram construites au milieu de chaque côté. Parmi les nombreux complexes vijayanagara de l’Inde du Sud, les plus somptueux sont ceux de Kanchipuram, l’une des sept villes sacrées de l’Inde, la seule réunissant Shiva et Vishnu mais aussi ceux de Thiruvannamalai et de Vellore. L’un des plus remarquables exemples est le temple Meenakshi Amman à Madurai, l’une des plus vieilles villes du monde continuellement habitée. Considéré comme un trésor de l’art dravidien, le temple Meenakshi est un temple hindou fascinant. Assumant fièrement son exubérance baroque, ce temple très important pour les Tamouls a la particularité d’être dédié à une déesse, Minakshi, qui est en réalité Parvati, l’épouse de Shiva. Le temple, central, domine toute la cité, dévouée, elle paraît n’exister que pour le servir. Admirez ses tours multicolores, ses 12 gigantesques gopurams (tours d’entrée) avec leurs personnages complexes savamment sculptés dont la tour sud (la plus haute) s’élève à 52 mètres. A l’intérieur, des milliers de pèlerins prient et bavardent, le temple hindou étant un lieu social et pas seulement sacré. Observez les différents rituels y compris les plus surprenants comme celui qui consiste à se frotter les oreilles devant Ganesh. Chaque soir, une procession a lieu : la statue de Shiva quitte son sanctuaire et est conduite pour saluer ses fils Ganesh et Mogen avant de partir rejoindre son épouse Parvati pour la nuit.
À la même époque, le Kerala développe un style architectural particulier : en raison des lourdes averses, les temples étaient recouverts de rangées de tuiles en terre cuite ou en métal. Le temple Vadakkunathan, à Thrissur, date du XIIe siècle. Des temples postérieurs peuvent être vus à Chengannur, à Kaviyum et à Vaikom.
La période coloniale
Avant de retrouver son indépendance en 1947, l’Inde était une colonie britannique. Pour asseoir l’influence de la Couronne, les architectes anglais créent un nouveau courant architectural, le style indo-sarrasin, fusion du style moghol local et du style néo-gothique victorien. Richement décorées avec des influences orientalistes ou exotiques, les constructions se distinguent par différents apports indiens comme les chhatri (des pavillons surélevés coiffés de dômes), des arches lobées, des moucharabiehs, des pinacles. A Chennai, (anciennement Madras), Bangalore et Mumbai (anciennement Bombay), l’architecture britannique a laissé une empreinte majeure avec de superbes édifices néo-classiques et gothiques. L’hôtel de ville de Mumbai (1835) est à voir tout comme l’université de Mumbai (Bhaurao Patil Marg, 1857). Conçue par Gilbert Scott, l’architecte de la gare londonienne de St Pancras Station, Bombay University est une merveille d’architecture italienne du XVe siècle érigée au cœur de l’effervescente métropole indienne. Allez faire un tour à la superbe University Library (bibliothèque) et au Convocation Hall (salle de l’assemblée). Arrêtez-vous sur les sculptures délicates de la Rajabai Clock Tower, la tour de l’horloge qui mesure 80 mètres de hauteur. Le Saint Xavier’s College, le Telegraph Office, le Wilson College ou le Chhatrapati Shivaji Maharaj Terminus constituent de formidables exemples de cette période. Syncrétisme entre l’architecture européenne et indienne, la porte de l’Inde (the Gateway of India), une arche monumentale en grès jaune de style gujarati et le somptueux palais indo-sarrasin de Mysore méritent également une visite. Les vitraux et les mosaïques de ce dernier créent un fantastique kaléidoscope de couleurs en se reflétant dans les miroirs. Les monuments de style Art déco se trouvent le long de la promenade Marine et à l’ouest de l’Oval Maidan. Ce style fut très à la mode pour les cinémas créés à cette époque comme le cinéma Metro, Eros Cinema, Liberty Cinema ou le Regal Cinema.
A Chennai, la Madras High Court (la deuxième plus ancienne Cour Suprême du pays bâtie en 1862) le Victoria Public Hall (l’hôtel de ville) ainsi que la gare centrale, Chennai Victoria Terminus (CST) font partie des splendeurs architecturales du style indo-sarrasin.
Velha Goa (vieux Goa), cette ancienne capitale portugaise fut jadis en compétition avec Lisbonne pour son opulence et sa beauté. De cette période de grande prospérité, ne demeurent aujourd’hui que qu elques grandes cathédrales et églises parmi les plus imposantes d’Asie. La basilica Bom Jesus (1605) reste l’exemple le plus parfait du baroque en Inde. L’intérieur très décoré est de style architectural mosaïco-corinthien. L’église peut s’enorgueillir d’avoir une rose d’or, conférée par le Pape Pie XII en 1953. La Church of Saint Francis of Assisi et la Catedral Sé de Santa Catarina surprennent le visiteur par leur gigantisme et témoignent du passé glorieux de Goa qu’on surnommait au XVIe siècle « la Rome de l’Orient ».
A la croisée de deux civilisations, Pondichery, cet ancien comptoir français a conservé le charme suranné de son passé colonial et commerçant qui a perduré pendant trois siècles. Construite sur un modèle de ville française, les rues sont perpendiculaires. Elle se divise en 2 parties : la ville blanche (quartier français) et la ville noire (quartier tamoul). Son architecture mêle influences françaises et indiennes entre temples hindous et vieilles églises. Dans la partie indienne de la ville, la Cathédrale de l’immaculée conception (XVIe siècle) avec sa façade baroque d’un blanc éclatant mérite le coup d’œil. Il faut découvrir à pied le quartier français (ville blanche) qui se situe entre le bord de mer et le canal. Les noms des rues (François-Martin, Saint-Louis, Victor Simonel, Dumas, Surcouf) résonnent du souvenir de la présence française. La statue de Jeanne d’Arc, le monument aux morts de la grande guerre et les prestigieuses institutions françaises comme le Lycée français international, (1826) alors appelé collège royal, l’Alliance française (1889), l’Institut français de Pondichéry (1955) mais aussi l’École française d’Extrême-Orient (1964) sont des symboles puissants de la relation pluriséculaire entre l’Inde et la France : Le Temple Arulmigu Manakula Vinayagar dédié à Ganesh et antérieur à la présence française mérite aussi le coup d’œil. Dirigez-vous en sortant jusqu’à l’ancien ashram (le lieu où le maître spirituel dispense ses enseignements), celui du grand poète et philosophe bengali du XXe siècle Sri Aurobindo qui fut avec son épouse surnommée « la Mère » le concepteur d’Auroville (la cité idéale).
Auroville. A une dizaine de kilomètres de Pondichery, se trouve Auroville, cité utopique expérimentale créée par Mirra Alfassa « la Mère » et parrainée par l’UNESCO. Bâtie en 1968 en pleine ébullition hippie, la cité de l’Aurore rêve de paix universelle, d’harmonie et d’unité humaine. Les plans de cette société idéale sont confiés à Roger Anger, architecte français et grand admirateur de Le Corbusier. Politique, religion et argent sont bannis au sein de la communauté. Les 3 000 Aurovilliens issus de 65 nationalités différentes font les courses, sont soignés, éduqués et vont au restaurant gratuitement. En échange, chaque membre a un travail d’intérêt général à effectuer. Au cœur de la cité, le Matrimandir (temple de la mère) est l’âme d’Auroville. Cette immense sphère dorée de 36 mètres de diamètre qui semble émerger de la terre est un espace de méditation et symbolise la naissance d’une nouvelle conscience.
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