La passerelle de la gare SNCF de Vannes construite façon puzzle

Il n’y a pas de vacances qui tiennent pour les compagnons de Bouygues travaux publics. Ils sont une quinzaine à travailler sur la partie bétonnée de la future passerelle qui reliera la rue de Strasbourg à la gare SNCF de Vannes. Ces ouvriers spécialisés sont à pied d’œuvre sur les fondations des deux rotondes qui s’élèveront des deux côtés des voies ferrées. Un travail qui se fait au millimètre. Au nord de la gare, la réservation pour le futur ascenseur est bien visible, de même que la courbe du début de la rampe qu’emprunteront les piétons et les cyclistes à terme.

Le béton, c’est bien autre chose que du ciment, des cailloux et de l’eau. C’est beaucoup de chimie pour obtenir la technicité requise pour ce type d’ouvrage

En revanche, ce qui est bien terminé, ce sont les trois plateaux dont sera constituée la future passerelle. Ils ont été coulés entre les mois de juin et de juillet, après un essai sur un prototype. Le plus long morceau fait 32 mètres et pèse la bagatelle de 150 tonnes. Les deux autres tronçons font 14 et 16 mètres.

« La plus aérienne et la plus épurée possible »

Particularité de cet ouvrage, la semelle, c’est-à-dire le sol, ne fait que 15 centimètres d’épaisseur. « Le parti pris de l’architecte Ney & Partners a été de faire en sorte que la structure soit la plus aérienne et la plus épurée possible. Légère, dans son apparence. C’est vrai pour la passerelle comme ça l’est pour les rotondes », explique Pierre Desbois, chef du projet Pôle d’échange multimodal (PEM) à l’agglo de Vannes.

Le béton n’est pas celui qu’on utilise pour réaliser une dalle de maison lambda. Le matériau doit répondre à des exigences nettement plus élevées. « Le béton, c’est bien autre chose que du ciment, des cailloux et de l’eau. C’est beaucoup de chimie pour obtenir la technicité requise pour ce type d’ouvrage », explique Hugo Thomas, responsable des travaux chez Bouygues. Pour garantir la solidité malgré une relative faible charge en béton, chaque tronçon de la rampe a été lourdement ferraillé. « Quatre fois plus que pour des fondations normales », précise Pierre Desbois. L’ensemble pèse la bagatelle de 255 tonnes. C’est donc une grue géante qu’il faudra pour soulever ces trois tabliers.

Deux semaines de montage

L’opération qui nécessitera de stopper le trafic ferroviaire durant tout un week-end. « C’est une grue spéciale dont la flèche fera 80 mètres de long, ce qui donne une idée de son gigantisme. Il faudra 40 camions pour amener tous les éléments qui la composent et deux semaines pour la monter », indique Pierre Desbois.

On a encore un peu de temps, car c’est lors du week-end de la Toussaint, du 1er au 3 novembre, que se fera le grutage. D’ici là, la première partie des rampes d’accès à la passerelle sera achevée. Elle sera en béton, puis, le reste des deux tours et demi pour accéder à la passerelle sera réalisé en métal après la pose des tabliers. C’est l’entreprise Renaudat a qui a été confié ce lot, tout comme la réalisation des rotondes et des portiques sur lesquels viendront s’appuyer les tabliers. « Ce sera un ouvrage unique, parce qu’il n’existe rien d’équivalent en France. C’est ce qui nous intéresse dans notre métier : participer à des projets qui vont marquer une ville durablement », se satisfait Hugo Thomas.