Garagiste, jusqu’à l’âge de 27 ans, à Espalion, le jeune quadragénaire et son épouse, originaire de Laguiole, ont acheté Lézard Café, dans le 2e arrondissement de Paris, tout en conservant la gérance du Marly, à Neuilly-sur-Seine.
Rémy Cadars fait partie de ces personnes dont le destin professionnel semble écrit dès la naissance… S’il a vu le jour, en novembre 1983, à Rodez, il a grandi à Espalion, où il a toujours baigné dans l’entreprise familiale, et plus précisément le garage automobile de ses parents, Francis (décédé en février 2021) et Jeanine.
Après le collège, à quelques mètres de là, à l’Immaculée Conception, puis le lycée Monteil, à Rodez, où il a décroché un bac professionnel en mécanique auto, en 2003, il a enfilé la combinaison de garagiste et s’est ainsi associé avec ses parents. L’aventure a duré jusqu’à l’âge de 27 ans…
En couple avec Anne (ils sont mariés depuis), née Salvan, aussi en 1983 et également à Rodez, dans une famille partagée entre l’Aveyron et le Cantal, puisque son père est de Laguiole et sa mère de Saint-Urcize, qui était préparatrice en pharmacie dans l’officine de l’Europe, chez Brigitte de Lapanouse, à Espalion, pendant qu’il avait tête et mains dans le moteur, ils ont répondu à l’invitation de leurs potes d’enfance, tous montés à la capitale : « Venez nous rejoindre, vous êtes faits pour ça ! ».
Un séjour de six mois en Australie
Ils ont ainsi goûté à la restauration durant un été : Rémy au Victoria, rue Pierre-Charron (8e), chez les Aveyronnais Benjamin Calderon et Canelle Plume, respectivement, de Laguiole et Saint-Côme-d’Olt, et Anne au Maine Café près de la gare Montparnasse.
Plutôt que de rentrer au pays, le jeune musicien, passé par l’antenne espalionnaise du Conservatoire départemental, titulaire d’un deuxième cycle de piano jazz, et sa compagne se sont envolés pour l’Australie, où ils ont fréquenté, durant six mois, La Trobe university graduate school of management de Melbourne.
De retour sur leurs terres natales, ils n’ont pas défait les valises. Rémy Cadars n’a pas oublié : « Les copains avaient finalement raison. Nous étions vraiment faits pour cet univers où nous avons glissé quelques orteils (un peu) pour leur faire plaisir, sans projet ». Ils sont repartis à Paris, en septembre 2011.
« La chance d’enchaîner de belles maisons »
Accueillis par Aurélien Miquel et Nicolas Delrieu, associés dans plusieurs affaires, ils ont trouvé un poste. Tandis que Rémy s’est retrouvé au bar du Touring, Anne a œuvré en salle au Georges V. Avant de prendre une première gérance avec Astrid Miquel.
« J’ai tout de suite voué une véritable passion à ce métier, assure celui qui a soufflé l’année dernière ses quarante bougies. J’aime la relation avec les clients, l’excitation du service ». Il a ainsi participé à la saison 1 de MasterChef, émission diffusée sur TF1.
Après une expérience au Pachyderme, place de la République, en tant que manager et assistant de direction, puis comme co-gérant à la brasserie Le Beaucour, avenue Hoche, Rémy Cadars reconnaît volontiers : « J’ai eu beaucoup de chance car j’ai enchainé de belles maisons ». C’est alors que le couple a pris ses quartiers à Neuilly-sur-Seine, où il a accepté la gérance, en septembre 2013, du Marly.
Onze années plus tard, ces parents de trois enfants, Louise, Rose et Paul, âgés, respectivement, de 10, 8 et 3 ans, ont eu également envie de voler de leurs propres ailes. Ils sont ainsi devenus « les heureux propriétaires » de Lézard Café, situé 32 rue étienne-Marcel, dans le 2e arrondissement de Paris. Rémy et Anne Cadars ont poussé les portes de cet établissement très accueillant le 2 septembre.
Recharger les batteries en Aveyron !
« Nous aimerions que ce lieu soit, pour les clients, comme une seconde maison, lâchent-ils en chœur. Alors qu’il était ouvert six jours sur sept, nous avons fait le choix d’être là également le dimanche ». Plus de 200 places sont proposées à une clientèle composée d’habitués, de salariés des bureaux voisins, de touristes. « C’est un atout, se réjouit le nouveau maître des lieux. Nous avons ainsi la possibilité de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier ».
Il sourit également quand il parle du premier client : « Nous avons vu arriver l’humoriste Paul Mirabel. J’ai halluciné car ma femme avait pris des billets pour son spectacle en novembre, la veille au soir ! ». Lézard Café, ce sont une vingtaine de salariés et une cuisine traditionnelle, avec des viandes bien ciblées et une belle sélection de poissons.
Pour régaler Parisiens et visiteurs, celui qui avoue « une très grande admiration pour Jean-Louis Costes » n’hésite pas à se servir au pays, par exemple au Manoir Alexandre, à Espalion. Là où il recharge aussi les batteries !
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