L’enquête publique portant sur l’extension du tram vers le nord de Strasbourg démarrera le 9 septembre 2024 pour s’achever le 18 octobre de la même année.
Qu’est-ce qu’une enquête publique et en quoi est-ce important ? On fait le point.
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Une enquête publique pour solliciter l’avis de la population
D’abord, c’est quoi une enquête publique ? Pour vulgariser, il s’agit d’une période pendant laquelle un commissaire enquêteur indépendant et impartial sollicite, par exemple dans le cadre de réunions publiques, l’avis des habitants concernant un projet important, dans le cas présent le tram nord.
À l’issue de celle-ci, ce même commissaire enquêteur transmet au maître d’ouvrage, ici l’Eurométropole de Strasbourg, des observations ou questions sur le projet, la collectivité y répond et le commissaire enquêteur finit par donner un avis.
Il peut être défavorable (auquel cas ça sent le roussi pour le projet en question), favorable ou favorable avec des réserves. Charge à l’Eurométropole ensuite de lever ces réserves ou de passer outre, tout en motivant son choix.
Une enquête publique qui démarre plus tard que prévu
Initialement prévue pour début juin, l’enquête publique avait été reportée à la rentrée, la préfecture n’ayant pas saisi le tribunal administratif à temps pour la lancer. De ce fait, la mise en service est elle aussi repoussée. D’abord envisagée pour 2026, elle doit maintenant se faire pour 2027.
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« Le tram répond à une attente forte des habitants et des entreprises », selon Pia Imbs
Durant cette période donc, libre aux défenseurs et détracteurs du projet de donner leur avis.
Pour Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, le tram nord répond à « une attente forte des habitants et des entreprises qui veulent des solutions de mobilité efficaces, écologiques et économiques ».
De son côté, Jeanne Barseghian, maire EELV de Strasbourg, parle d’un « magnifique projet », « au service du rayonnement de notre capitale européenne« , le projet de tram nord ayant notamment pour ambition de relier la gare aux institutions européennes.
Mais pour Mme Barseghian, cette extension va aussi permettre une « transformation écologique et urbaine ». Elle évoque entre autres choses la transformation de la place de Haguenau, qui doit devenir un parc à part entière ou encore l’avenue des Vosges, où circulera le futur tram, aujourd’hui accaparée par les voitures.
Le tram nord en chiffres
Le projet de tram nord à Strasbourg prévoit la création de 9 nouvelles stations. Le tram circulera de 4h30 à 00h30 et, d’après Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole, il permettra de relier Bischheim à la gare centrale en quinze minutes. Mais le tram, ce sont aussi des aménagements connexes. En l’occurrence, 6,5 kilomètres de pistes cyclables doivent par exemple être créées à la faveur du projet tram nord. Enfin, le tram nord, c’est aussi un coût, 268 millions d’euros, bien plus que les 140 millions d’euros estimés en 2021, faisant dire à une partie de l’opposition municipale qu’il s’agit là d’un dérapage financier.
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« Ce projet n’est pas d’utilité publique »
Côté détracteurs – non pas du tram mais du projet retenu par la métropole – on compte notamment Pierre Jakubowicz, conseiller municipal d’opposition (Horizons), qui, en novembre 2023, avait d’ailleurs présenté un contre-projet.
Nous considérons aujourd’hui qu’un certain nombre d’éléments et de faits graves contenus dans ce projet fait qu’il n’est pas d’utilité publique. Nous souhaitons utiliser ce temps de l’enquête publique pour inscrire noir sur blanc les faiblesses et défauts structurels de ce projet, avec l’ambition que l’enquête publique détermine qu’il n’est pas d’utilité publique et qu’elle contraigne, au travers de ses recommandations, la collectivité à le retravailler.
M. Jakubowicz défend notamment un autre tracé, passant par les quais.
Sur ce point, Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole en charge des mobilités, ferme le ban : « Dans le cadre de cette enquête publique, il n’y a qu’un seul tracé. C’est sur ce tracé là que le débat public aura lieu ». Il est rejoint par François Giordani du collectif CAP Tram Nord, qui réunit désormais 27 associations en faveur de ce projet : « L’itinéraire final a été choisi en 2021, on ne peut pas revenir là-dessus« .
« C’est un peu malhonnête de faire croire que [ça ne servirait à rien de s’opposer sous prétexte que] tout serait figé. [En l’occurrence], si le commissaire enquêteur estime que le tracé retenu n’est pas le meilleur ou d’utilité publique, il peut être remis en cause », rétorque M. Jakubowicz.
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Un « moment démocratique » attendu par tous
En tout cas, défenseurs comme détracteurs, tous attendent ce « moment démocratique » avec impatience et comptent bien défendre leur point de vue durant celui-ci. Par exemple, Pierre Jakubowicz organisera une réunion publique le 10 septembre prochain au Foyer de l’Etudiant Catholique, tandis que le collectif CAP Tram Nord proposera, vendredi, une balade à vélo commentée le long du tracé du tram.
« Il faut que chacun puisse s’exprimer dans le cadre de l’enquête publique », estime M. Giordani. « S’il y a des moments dans l’enquête publique qui ne correspondent pas à ce qu’on estime être la réalité, alors on interviendra. On souhaite le contradictoire mais un contradictoire correct », ajoute-t-il.
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