Le syndicat CGT des cheminots de Narbonne s’inquiète des futurs aménagements de la gare de Narbonne qui deviendra un Pôle d’Echange Multimodal. De son côté, l’Agglo du Grand Narbonne précise que le projet n’en est qu’au stade des études préalables.
L’aménagement définitif de la gare de Narbonne, à travers le Pôle d’Echange Multimodal porté par la SNCF et l’Agglo de Narbonne, se précise et, à en croire la CGT cheminots qui avait réuni ses adhérents sur site, il est même bien avancé. Une pétition a été écrite, destinée d’abord aux cheminots, et a commencé à être distribuée.
L’objet du courroux, le projet de modernisation de la gare. Ou plutôt ses aménagements. Si Anaïs Sanchez, secrétaire générale de la CGT cheminots de Narbonne, revendique depuis de nombreuses années ces travaux, le syndicat pointe de nombreux changements qui « auront des impacts sur différents services ». Premier d’entre eux, explique-t-elle, « le futur accès au pôle d’échange multimodal de la gare qui présente une incohérence particulière pour les véhicules routiers avec une seule entrée et sortie pour les voitures, les bus, les cars, au lieu de quatre actuellement. Ça va être le foutoir avec une entrée de la gare qui est à l’heure actuelle déjà bien encombrée ».
Autre source de désaccord, « le positionnement d’un parking silo en lieu et place des parkings actuels réservés aux usagers et cheminots ». Ce que propose Anais Sanchez de la CGT, « c’est de lier les deux avec des escaliers qui desservent chaque quai ». La CGT soumet l’idée de profiter de cette passerelle pour ouvrir un accès à la gare de l’autre côté, côté nord.
Alain Fabre : « Rien n’est arrêté »
Pour le Pôle d’Echange Multimodal (PEM) de Narbonne, « une étude plus approfondie est nécessaire en raison de l’ambition portée par le Grand Narbonne et la Ville », explique Alain Fabre, 14e vice-président du Grand Narbonne en charge des mobilités et de l’intermodalité. Le projet vise une reconfiguration qualitative et fonctionnelle, mais aussi une redynamisation ambitieuse du quartier de la gare.
Concernant la pétition de la CGT Cheminots, Alain Fabre affirme que « rien n’est arrêté ». Sur le sujet de l’accès à la gare, le projet n’en est qu’au stade des études préalables et aucune option n’est privilégiée. « En tout état de cause, l’objectif est d’élaborer des conditions d’accès garantissant la meilleure fonctionnalité du PEM, tant pour les usagers locaux que pour les visiteurs, en association avec les différents utilisateurs du site », explique l’Agglo. Concernant la passerelle évoquée par les cheminots, « le scénario définitif n’est pas arrêté. Les réflexions portent sur sa connexion au futur parking silo et à l’accessibilité aux quais, l’objectif étant de faciliter et sécuriser les déplacements ». Enfin, s’agissant des locaux du CASI sur le boulevard Mistral, « deux bâtiments sont impactés depuis l’origine par le projet et ce point est sous maîtrise d’ouvrage exclusive de SNCF Gares & Connexions, qui est en charge de l’étude de scénarios de relogement en cours ». À la connaissance du Grand Narbonne, « il n’a jamais été question d’un relogement définitif dans des préfabriqués ». La finalisation des études de faisabilité du PEM de Narbonne est attendue pour le mois de juillet.
« Tout sera démoli »
Mais ce sont les études complémentaires de ce projet qui font bondir les cheminots narbonnais : « Ici (à la gare routière, NDLR), nous avons nos installations du comité d’entreprise. On a une salle de sport à destination des cheminots et de leurs ayants droit, une bibliothèque où les agents peuvent prendre des tickets pour le cinéma, le théâtre… On a des bureaux avec des assistantes sociales, une autre salle également à destination des cheminots qui veulent se réunir », explique Anaïs Sanchez. Dans le projet SNCF et Agglo, dit-elle, « tout sera démoli avec des relogements provisoires dans des préfabriqués. On ne peut pas se satisfaire de ça ». Le syndicat pointe également « la suppression du matériel de remise en forme pour le stocker dans des box, dans une salle de sport de la ville. On porte un projet : celui d’avoir un grand complexe cheminot regroupant l’ensemble de nos activités sociales et culturelles et le pôle médico-social, dans un même endroit, répondant aux besoins des cheminots et de leurs familles ».
Plus généralement, la CGT cheminots se questionne : « Ce pôle d’échange, que va-t-on y faire dedans ? Si c’est pour faire comme à Toulouse avec des magasins et aucun cheminot en cas de problème… On est là 4e gare d’Occitanie, on veut une gare correcte. Pourquoi ne pas faire un parking à vélo plus important, créer de meilleures connexions avec les bus ».
Des projets également à Leucate et Port-La Nouvelle
Le Grand Narbonne mène une réflexion globale sur la mobilité à l’échelle du territoire. Trois projets de Pôles d’Echange Multimodal (PEM) sont en cours et ils concernent les gares de Leucate, Port-La Nouvelle et Narbonne. « Ces projets sont complémentaires, chacun répondant à des enjeux spécifiques », explique l’Agglo du Grand Narbonne qui assure la maîtrise d’ouvrage des études préalables, en partenariat étroit avec les différentes entités de la SNCF et les autres collectivités publiques, dont la Région. Les projets de Leucate et Port-La Nouvelle, moins contraints sur le plan technique et urbain, sont en phase opérationnelle, avec un démarrage des travaux prévu à Leucate dès 2026.
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