Dans son étude sur le coût des édifices messins érigés durant la période de l’Annexion, l’architecte des Bâtiments de France, Guillaume Lefèvre, avait pour objet premier de chiffrer les travaux réalisés à la cathédrale. Pour mémoire, après que des feux de Bengale avaient été tirés pour la venue de l’Empereur à allemand à Metz, le 7 mai 1877, un incendie avait ravagé la toiture de la cathédrale Saint-Étienne. Ce sinistre avait donné le coup d’envoi à d’importants travaux sur l’édifice.
Le chantier avait concerné le grand comble, les pignons du transept nord et sud et de la façade orientale, le campanile, mais aussi la restauration du chœur et la réalisation d’un portail néogothique en lieu et place du portail de Blondel. Des travaux qui avaient coûté 3 millions de marks. Cette somme, à l’époque, équivalait au budget nécessaire « pour construire un pont suspendu de 300 mètres de long ! », a calculé, de son côté, l’historien Pierre-Édouard Wagner (*).
Cinq loteries dans tout l’Empire
Ainsi, on apprend que le seul portail néogothique Christ-Roi avait avalé 1,2 million de marks sur les 3 millions de budget alloués à la cathédrale. À titre de comparaison, le Temple Neuf, plus austère, n’avait coûté que 386 000 marks. Soit deux fois moins que le lycée Louis-Vincent (700 000 marks) !
La construction de La Poste centrale avait quant à elle nécessité 1,750 million de marks et l’Hôtel Terminus, l’actuel Hôtel des Mines de l’avenue Foch, 2 millions de marks.
Cependant, la part du lion avait été réservée à la gare de Metz. Édifiée entre 1905 et 1908, elle remplaçait l’ancienne gare de Metz sise place du Roi-George, qui avait été mise en service en 1878.
Ce projet, confié à l’architecte Jürgen Kröger, se voulait résolument fonctionnel et à la gloire de l’empire allemand. Il avait coûté la somme, énorme à l’époque, de 29 millions de marks.
Et selon l’écrivain Maurice Barrès, contemporain de cette époque, la construction n’avait pas plu à tous les Lorrains : « La gare neuve où l’on débarque affiche la ferme volonté de créer un style de l’Empire, le style colossâl, comme ils disent en s’attardant sur la dernière syllabe », raille-t-il dans son roman Colette Baudoche. « Rien ne s’élance, tout est accroupi, tassé sous un couvercle d’un vert prodigieux vert-épinard. On y salue une ambition digne d’une cathédrale, et ce n’est qu’une tourte, un immense pâté de viande. »
Depuis que la gare est revenue dans le giron français, les Messines et les Messins ont fini par l’aimer. Elle a finalement été élue, par trois fois, plus belle gare de France.
(*) Pierre-Édouard Wagner, La cathédrale Saint-Étienne de Metz , éd. Serge Domini
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