A deux pas de la gare de Stoke-on-Trent se dresse un bloc flambant neuf de dix étages aux couleurs brique, surplombant le canal de Trent et Mersey et ses entrepôts en pleine rénovation. L’immeuble est encore vide, mais une pancarte promet « prochainement ici, des logements, des bureaux, des commerces ». « The Good Yards », comme l’ont nommé les promoteurs, est l’un des projets de régénération financé par les fonds du « Levelling up », cette politique de rééquilibrage régional lancée par Boris Johnson après le Brexit.
Cinq ans après la victoire des conservateurs dans cette ville moyenne à mi-chemin entre Birmingham et Manchester, connue pour être l’une des plus défavorisées d’Angleterre, le désenchantement est palpable. « Boris Johnson est venu ici en promettant de l’argent pour tout le monde. Les gens trouvaient que le Labour ne les menait nulle part. Alors ils se sont dit : « pourquoi pas essayer ? », explique Philip Catney, professeur en sciences politiques à l’université de Keele.
Bastions du « mur rouge »
Le 4 juillet, la ville s’apprête à prendre le chemin inverse. Selon l’institut YouGov, le parti de Keir Starmer devrait reprendre aux conservateurs les trois circonscriptions que compte Stoke-on-Trent. Comme de larges pans du « mur rouge », ces régions ouvrières du nord de l’Angleterre, séduites par le Brexit, et où Boris Johnson avait fait tomber des bastions entiers du Parti travailliste en 2019.
D’ailleurs, la députée Tories élue à l’époque, Jo Gideon, a décidé de ne pas se représenter, comme 75 de ses confrères au sein du parti. « C’est bien de voir un joli bâtiment dans le centre-ville, mais cela ne vous aide pas à vous sentir mieux quand vous avez du mal à boucler vos fins de mois », souligne Philip Catney.
Selon Gareth Snell, candidat Labour à Stoke-on-Trent, le sujet qui revient le plus souvent au porte-à-porte est la crise du coût de la vie, après la flambée de l’inflation à 11 % au Royaume-Uni . « La vie est dure en ce moment, pour trop de monde. Les grands-parents, les parents se demandent quel futur auront leurs enfants », affirme-t-il. Venus débattre à l’université du Staffordshire, les candidats aux législatives passent en revue les problèmes qui agitent la ville : le réseau de bus insuffisant, l’impossibilité de trouver un médecin, les qualifications des jeunes, la hausse des violences conjugales, la précarité énergétique…
Avec un revenu moyen disponible par ménage de 15.470 livres par an, Stoke-on-Trent figure parmi les dix villes les plus pauvres d’Angleterre. L’espérance de vie, de sept ans inférieure à la moyenne de l’Angleterre, y a baissé depuis dix ans. Récemment, la ville a été désignée par les médias comme « capitale du Monkey Dust », une drogue de synthèse aux effets similaires à la cocaïne, en pleine expansion. « Je vois ces patients tous les jours à ma porte », alerte Navid Kaleem, candidat indépendant, pharmacien depuis quinze ans.
Valeurs traditionnelles
Si le Labour regagne du terrain dans cette région massivement en faveur du Brexit, c’est d’abord parce que son leader, Keir Starmer, a renoncé à rouvrir le sujet de l’Europe durant la campagne. « Le parti a tiré un trait et a considéré que maintenant, le Brexit était chose faite », estime Philip Catney. Selon lui, sa personnalité est moins clivante que celle de son prédécesseur Jeremy Corbyn dans une région comme le Staffordshire : « Les positions parfois ambiguës de Corbyn sur le Hamas ou l’IRA passaient mal ici, parce que les gens sont attachés au drapeau, à des valeurs traditionnelles. »
Et si le Labour échoue au gouvernement ? L’extrême droite est déjà en embuscade. Depuis l’entrée en campagne de Nigel Farage, Reform UK a fait une percée dans les intentions de vote à Stoke-on-Trent. Dans deux des trois circonscriptions, le parti pourrait arriver en deuxième position, devant les conservateurs, selon YouGov.
La raison d’être de gare-du-nord.info est de trouver en ligne des communiqués autour de La gare du nord en OFF et les présenter en s’assurant de répondre au mieux aux interrogations des gens. Le site gare-du-nord.info vous propose de lire cet article autour du sujet « La gare du nord en OFF ». Cette chronique se veut reproduite du mieux possible. Vous avez la possibilité d’envoyer un message aux coordonnées fournies sur le site dans le but d’indiquer des explications sur ce texte sur le thème « La gare du nord en OFF ». Dans peu de temps, nous publierons d’autres informations pertinentes autour du sujet « La gare du nord en OFF ». Cela dit, visitez régulièrement notre site.