Est-ce d’Ukraine qu’a été planifié le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, en septembre 2022 ? C’est ce que suggèrent la justice allemande et les révélations de plusieurs grands médias internationaux.
Outre-Rhin, l’enquête s’oriente clairement vers une piste ukrainienne, avec l’émission d’un mandat d’arrêt européen contre un Ukrainien, soupçonné d’être impliqué dans le sabotage.
En juin, le parquet polonais a reçu un mandat d’arrêt européen du parquet fédéral allemand contre Volodymyr Z., un Ukrainien établi à l’époque en Pologne, a révélé mercredi une enquête de la chaîne de télévision ARD et des journaux « Die Zeit » et « Süddeutsche Zeitung ». Moniteur de plongée, l’homme a été identifié comme étant Volodymyr Zhuravlov, 44 ans, par le journal suédois « Expressen », membre du consortium d’enquête.
Les autorités polonaises avaient 60 jours pour réagir et appréhender le suspect. Entre-temps, ce dernier a quitté la Pologne début juillet pour rentrer en Ukraine, a indiqué le parquet polonais. Selon les médias allemands, deux autres plongeurs ukrainiens, Jevhen U. et Svitlana U., sont impliqués dans le sabotage du gazoduc.
Empreintes et traces d’ADN
Le trio aurait transporté sur place les explosifs à bord d’un voilier, l’« Andromède ». Le bateau est parti de Rostock en Allemagne sur la mer Baltique, puis a fait escale sur une île danoise, avant d’aller en Suède et en Pologne.
L’équipe n’a pas lavé le voilier à l’issue de sa mission, ce qui a permis aux enquêteurs allemands de trouver des empreintes et des traces d’ADN. Joints par les médias allemands et désormais en Ukraine, les trois plongeurs ont réfuté toute implication.
Aucun élément n’indique pour l’instant qu’ils ont agi sur ordre de leur pays, indique la presse allemande. En mars 2023, le « New York Times » avait affirmé, sur la base d’informations du renseignement américain, qu’un « groupe pro-ukrainien » avait été à l’origine du sabotage, mais sans implication du chef de l’Etat.
D’après une enquête du « Wall Street Journal », parue mercredi soir et basée sur des échanges avec des officiers ukrainiens, le scénario est un peu plus complexe. L’idée du sabotage serait née, en mai 2022, d’une soirée arrosée entre des hommes d’affaires et des militaires ukrainiens de haut rang, célébrant l’arrêt de l’invasion russe. D’un coût de 300.000 dollars, financée par des privés et impliquant six personnes, dont une femme, l’opération aurait été approuvée à l’origine par Volodymyr Zelensky.
Un ordre ignoré
Le président ukrainien a ensuite ordonné son arrêt à la demande de la CIA, qui a eu vent de l’affaire en juin, informée, tout comme Berlin, par les renseignements militaires néerlandais (MIVD). Ces derniers, écrit le « Wall Street Journal », se sont sensiblement renforcés en Russie et en Ukraine, après la destruction de l’avion de la Malaysia Airlines, qui était parti d’Amsterdam. Washington aurait alors considéré le sujet comme clos.
Mais le général Valery Zaloujny, qui était alors commandant en chef de l’armée ukrainienne, aurait ignoré cet ordre, modifié l’opération et expliqué qu’il n’était plus possible de communiquer avec l’équipe du sabotage, car tout contact aurait pu mettre en danger l’opération. Le colonel, Roman Chervinsky, un vétéran ukrainien de l’espionnage déjà cité dans une enquête du « Spiegel » et du « Washington Post », aurait « coordonné » le projet.
Kiev a toujours nié une quelconque responsabilité dans ce sabotage. « Je ne ferais jamais cela », avait affirmé en juin 2023, Volodymyr Zelensky, au quotidien « Bild ». Aujourd’hui ambassadeur à Londres, à la suite d’un remaniement, Valery Zaloujny rejette également toute responsabilité, écrit le « Wall Street Journal ». Jeudi, un conseiller du président Zelensky a déclaré à l’AFP que les informations de presse étaient «un non-sens absolu».
« Peu importe le résultat »
En octobre 2022, les renseignements néerlandais, américains et allemands auraient eu une vision assez claire du déroulement de l’opération, sur laquelle travaille le parquet allemand. Alors que le Danemark et la Suède ont abandonné leurs enquêtes, à Berlin, un porte-parole a laissé entendre que la justice allemande était déterminée à poursuivre les investigations sur le sabotage, quels qu’en soient les auteurs. « L’enquête est menée […] et peu importe le résultat », a-t-il dit mercredi.
« Une attaque de cette importance est suffisante pour déclencher la clause de défense collective de l’Otan mais cette infrastructure critique a été détruite par un pays que nous aidons avec des livraisons d’armes massives et des milliards en cash », explique un officiel allemand, cité par le journal américain.
En 2022, le sabotage de Nord Stream a nettement accru les tensions sur les prix du gaz en Europe. Aujourd’hui, la Russie continue d’envoyer du gaz en Europe via un gazoduc qui passe par l’Ukraine et génère des royalties pour Kiev. Deuxième fournisseur d’armes de l’Ukraine, l’Allemagne paye environ million de dollars par jour pour louer des terminaux flottants permettant de recevoir du gaz naturel liquéfié.
La raison d’être de gare-du-nord.info est de trouver en ligne des communiqués autour de La gare du nord en OFF et les présenter en s’assurant de répondre au mieux aux interrogations des gens. Le site gare-du-nord.info vous propose de lire cet article autour du sujet « La gare du nord en OFF ». Cette chronique se veut reproduite du mieux possible. Vous avez la possibilité d’envoyer un message aux coordonnées fournies sur le site dans le but d’indiquer des explications sur ce texte sur le thème « La gare du nord en OFF ». Dans peu de temps, nous publierons d’autres informations pertinentes autour du sujet « La gare du nord en OFF ». Cela dit, visitez régulièrement notre site.