Aucun agent SNCF n’a voulu aider la passagère à la descente du car pour qu’elle puisse rejoindre son train. Lucie Sarrazin a déposé une main-courante contre la SNCF, qui de son côté, a ouvert une enquête interne.
Lucie Sarrazin devait se rendre à Poitiers en train depuis Limoges, jeudi 11 avril. Un trajet qui aurait dû durer deux heures, mais qui s’est transformé en parcours du combattant pour la jeune femme de 38 ans et son chien guide d’aveugle.
Avant de retrouver sa sœur en gare de Poitiers, Lucie Sarrazin fait un arrêt en gare du Dorat, au nord de la Haute-Vienne. Préalablement, elle a fait, comme d’habitude, une demande auprès du service « assistance en gare » de la SNCF, dédié aux personnes en situation de handicap.
La SNCF l’informe que, pour cause de travaux, le trajet devra se faire en deux temps : Limoges-Le Dorat en car, puis Le Dorat-Poitiers en TER. « On m’indique aussi que la gare du Dorat est fermée ce jour-là, et qu’il faudra qu’elle trouve un arrangement avec le contrôleur dans le car pour faire le transfert entre dans le train », indique Lucie Sarrazin.
Une situation « inhumaine »
En temps normal, un agent habilité est présent pour aider celle-ci à monter dans le train.
« À la gare du Dorat, il y avait une voie à traverser, soit 15 mètres entre le train et moi. Mais dans le train, les deux contrôleurs me déclarent qu’ils ne sont pas habilités pour m’aider à traverser, ni à rejoindre mon train. Ils ont refusé de m’aider, prétextant ne pas être habilités à le faire et qu’ils risquaient de « se faire taper sur les doigts par leurs supérieurs » si jamais il le faisait », dénonce la jeune femme.
Selon elle, certains passagers ont alors proposé leur aide. Mais en vain :
« Les agents de la SNCF leur ont interdit de m’aider. Je trouve cela inhumain. »
La SNCF indique alors à Lucie Sarrazin qu’un taxi va finalement venir la chercher en gare du Dorat pour l’emmener à Poitiers : « J’ai attendu 45 minutes et aucun taxi n’est arrivé. En attendant, j’ai bloqué un train complet, car le contrôleur devait attendre avec moi. Face à cette situation, j’ai craqué, j’ai pleuré. »
Une enquête interne ouverte
Lucie Sarrazin décide de contacter ses parents pour qu’ils viennent la chercher. Et comme par magie, la situation se débloque : « C’est une femme qui n’était pas en service qui m’a finalement accompagnée jusqu’au train. Je ne comprends pourquoi la situation a été bloquée de la sorte. Si la SNCF n’a pas assez d’agents pour assurer ce service, elle ne devrait pas le proposer. »
Depuis cette mésaventure, Lucie Sarrazin a déposé une main-courante contre la SNCF et a adressé un courrier à la direction générale pour dénoncer leur incompétence. La SNCF a reconnu « un dysfonctionnement » et a ouvert une enquête interne afin que cette situation ne se reproduise plus.
Émilie Montalban
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