Passerelle de la gare à Vannes : une signature esthétique et un défi technique

C’était une pose de première pierre purement symbolique. Ce jeudi 11 avril, les élus et représentants de l’agglomération de Vannes, de l’État, de la Région, du Département, de la Ville et de la SNCF se sont retrouvés sur le parvis de la gare de Vannes pour une cérémonie allégorique marquant le début de la construction de la passerelle qui enjambera les voies, dès la Toussaint. À l’endroit de la future rotonde sud, chacun a coupé l’un des rubans noués en faisceaux, qui représentaient les divers modes de transports du futur pôle d’échanges multimodal. Il faut avoir l’œil bien entraîné pour déceler l’embryon de la passerelle : un trou de 18 m de profondeur, foré il y a quelques jours, dans le quai de la voie 2 de la gare, et un autre sur le quai suivant. « Les fondations vont rester comme ça jusqu’à octobre, explique Geoffrey Boulanger, responsable d’exploitation chez Bouygues. Là on mettra une semaine à assembler la grue de 650 tonnes qui servira à poser le tablier ». Sur la face nord de la gare, les coffrages qui serviront de moule pour couler les trois parties du tablier en béton, sont en cours de construction.

Fleur de lys et phare breton

Cette passerelle à 13 M € « c’est une annonce qui est rare et chère, a souligné, dans son discours, David Robo, président de l’agglomération et maire de Vannes. Un projet pharaonique pour une ville comme la nôtre, et un signal architectural fort », rappelant qu’elle est attendue depuis 2013 par les Vannetais. Devant la maquette blanche de la passerelle, l’ingénieure architecte Mathilde Linze, du bureau d’études Ney & Partners basé à Bruxelles, qui a conçu l’édifice, commente les rotondes, cerclées de losanges rappelant des pétales : « Les premiers éléments symboliques du projet, c’était une fleur de lys et le phare breton. L’ascenseur est la place centrale autour de laquelle toutes les mobilités évoluent, vélo, PMR, et l’escalier pour piétons aussi s’enroule autour de l’ascenseur ». À ses côtés, son collègue, l’architecte Andrea Sollazzo, précise : « L’idée c’est d’avoir une zone avec toutes les mobilités, dans un espace le plus compact possible : on monte 7,20 m sur 150 m, une pente à 4 % ». La passerelle sera-t-elle colorée ? Suspense. L’ambition d’un type de verre avec des reflets colorés est bien là, « pour un effet kaléidoscopique ». Tout dépend des tests prévus sur un prototype.

Acier : un travail d’orfèvre

« Ce n’est pas de la passerelle de série, glisse un constructeur en admirant la maquette. C’est de la vraie dentelle. Il n’y a pas beaucoup de gens capables de faire ça. Beaucoup de charpentiers métalliques ont décliné car c’est trop technique ». C’est donc Renaudat qui s’attelle à la fabrication, principalement sur son site de Châteauroux, et secondairement, à Casablanca, des losanges en acier des rampes d’accès à la passerelle, des vitrages, de la serrurerie-métallerie. « La partie géométrique est compliquée, ce qui entraîne un travail plus complexe sur les fondations en béton », confirme Vincent Jeannot, directeur de projet chez Renaudat.